samedi 10 mai 2008

Le grenelle de l'environnement


Afin de faire un gros raffut médiatique vert délavé, not' bon sarkomaître a sorti de son chapeau magique le Grenelle de l'environnement. Une bonne grosse commission de sages (et certainement d'énarques vu le style de la prose produite) comme notre belle république de l'ex-camembert au lait cru les aime (*).

Cher lecteur, tu pourras lire la prose pondue par la dite commission sur son site http://www.grenelledelenvironnement.fr/ . Je sais, le style littéraire utilisé vous donnera rapidement l'impression de lire les plus beaux chapitres des dernières éditions du journal officiel, quelques jolies couleurs en plus. Il te sera donc certainement difficile de lire tout ceci sans plonger dans une certaine somnolence et nécessitera donc une augmentation de ta dose quotidienne de caféine. Mais comme l'exercice mon métier m'a entraîné à lire - et comprendre, si, si ! - les plus hauts sommets de la littérature technocratique, j'ai pu en extraire la substantifique moelle.

Après énumération des mesures préconisées, et attendues - on n'interdit pas de polluer, on fait payer le droit de polluer - j'y ai remarqué deux omissions criantes parmi les thèmes abordés et mesures préconisées

Je passe en revue la conclusion du grenelle de l'environnement et remarque deux absents de marque :

  • La diéselodépendance du parc automobile du franchouillistan
  • La promotion du télétravail

Seul le CO2 pollue !

Oui, le seul critère de pollution retenu pour les véhicules à moteur thermique est le poids de CO2 par kilomètre parcouru. On éxonère ainsi le diésel des autres critères de pollution et plus particulièrement des particules de suie et du soufre qui sortent des pots d'échappement des véhicules consommant du gazole.

Dans de nombreux pays, le gazole est plus cher à la pompe que l'essence sans plomb, dans d'autres, le diesel est interdit pour les véhicules individuels. Mais dans notre beau pays bananier, on ne se fâche pas avec les lobbies, Le poids des lobbies a la vie dure dans notre belle ripoublique qui révèle en cela son côté bananier.

Et le télétravail, il refoule du goulot.

Alors là, c'est quelque-chose que je n'ai pas capté. Dans un pays où des centaines de milliers d'actifs doivent perdre deux heures par jour dans les embouteillages, passer leur première heure de travail pour gagner de quoi financer les deux heures vues plus haut, et gratifier la planète de quelques tonnes de CO2 et autres suies vomitives vues plus haut.

Ya pas un expert de la commission qui a émis, même timidement l'idée, que les entreprises ne sont pas encouragées à recourir plus massivement au télétravail, lorsque le poste est compatible avec l'éloignement physique du salarié ou prestataire.

La France fait partie des pays les mieux équipés au monde en terme d'infrastructures Internet, et le prix mensuel de l'abonnement ADSL avec n'est rien comparé avec la part du coût locatif pour une personne dans un immeuble de bureaux.

Chapeau bas. La pollution a encore de l'avenir, du moins avec des mesurettes comme celles retenues par notre belle commission que le monde entier nous en envie.

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(*) "Quand on veut noyer un problème, on nomme un commission" - George Clémenceau

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