samedi 15 août 2009

Citoyens clandestins : un Underworld USA au Franchouillistan

DOA quoi ?

Vous avez aimé les deux premiers tomes de Underworld USA du génial James Ellroy, et comme moi vous piaffez d'impatience depuis 2002 à l'annonce du troisième tome "American Madness" prévue pour cet automne.

En attendant soit vous replongez dans les deux premiers tomes pour vous remettre l'ambiance glauque de ce thriller politique grandiose du maître. Ou bien, si vous avez déjà refilé ces deux premiers tomes, ou si vous les avez encore en mémoire, je vous propose en guise de hors d'oeuvre de dévorer le pavé de DOA Citoyens clandestins qui vient de sortie en format poche chez Folio.

Sans vous révéler la fin, la trame de ce pavé de 700 et quelques pages en format poche vous ramènera dans la France autour du 11 Septembre 2001. Des islamistes préparent un attentat énorme sur le sol européen. Où, quand, qui, avec quoi ? Les différentes officines barbouzardes françaises (DST, DGSE, DRM et j'en oublie) se tirent joyeusement dans les pattes à coup de procédés tordus pour tirer la couverture, sortir le parapluie, trouver un bouc émissaire, rouler pour Jospin ou pour Chirac selon le sens du vent, et accessoirement mettre les terroristes hors d'état de nuire lorsqu'ils en ont le loisir.

Au milieu de tout ça... Une jeune journaliste, aussi candide qu'ambitieuse, sera prise dans la tourmente entre son mari jaloux, son mentor à mains baladeuses et les protagonistes de cet imbroglio terroristo-barbouzard. Un capitaine, fils de harkis, infiltré chez les fous furieux d'Allah, qui se rend compte peu à peu qu'il est destiné à servir de fusible à sa hiérarchie comme l'a été son père quarante ans auparavant. Un électron libre d'une officine privée de "sécurité", équipé comme James Bond qui laisse une trace douloureuse et sanglante sur son passage, tout en écoutant du Bashung ou du Bowie avec son lecteur MP3.

Quel rapport avec le grand James de Underworld USA ?

DOA a repris de James Ellroy un style d'écriture nerveux fait de phrases courtes et violentes. Des électrons libres à la gâchette facile pour infiltrer ou torturer les barbus. Des tas de personnages retors, manipulateurs et pervers (le casting est en annexe pour éviter de perdre le lecteur) qui font peu de cas des conventions de Genève. Pas de manichéisme facile, avec l'obscurité contre la lumière, mais que du gris plus ou moins sombre ou plus ou moins poisseux. Et une ambiance de noir glacé dans laquelle le maître James nous a déjà plongé des nuits entières.

What esle?
  • Citoyens clandestins a été couronné par le grand prix de la littérature policière 2007. Comme Manchette, Malet, Japrisot, Siniac ou Daeninckx.
  • DOA est bien entendu un pseudo (Death On Arrival). En littérature, on dit plutôt un "nom de plume".
Je cours m'acheter les trois autres bouquins de DOA. dont "Le serpent aux mille coupures" qui vient de sortir.

Bonnes nuits blanches.

samedi 4 avril 2009

HADOPI workaround


Comme moi, tu as bien entendu ?

Si je résume bien les propos de madame Albanel, il suffit de prouver que l'on n'est pas à la maison lors du téléchargement pour être dédouané.

Voici donc une petite recette pour tous les contrevenants potentiels pour continuer à télécharger ce qu'ils veulent dans le respect de la loi HADOPI.

Ce dont tu as besoin, outre la connaissance basique du contrôle de ton ordinateur :

  • Un routeur, ceux qui comme moi sont chez free.fr peuvent utiliser le routeur de leur freebox.
  • Un client bittorrent proposant le contrôle à distance. Personnelement, j'utilise Transmission, disponible pour Linux et MacOS. Si tu es équipé Windows, tu trouveras sûrement ton bonheur ici.
  • Un accès internet au boulot.
Le routeur

Tu as besoin de connaître :
  • Ton adresse IP externe. Si le tableau de bord de ton FAI est muet à ce sujet, voici où tu pourras la voir.
  • Ton adresse IP locale. Il suffit de lancer la commande "ipconfig" sous Windows ou "ifconfig" pour les autres. Il s'agit généralement d'une adesse du style 192.168.xx.yy.
  • Un port d'écoute libre. J'ai choisi arbitrairement 9000 pour la suite de cette démo mais tu peux en choisir un autre autorisé par ton FAI.
Modifie ensuite le paramétrage de ton routeur pour accepter les connexions entrantes, et route le port 9000 à ton adresse IP locale. Là l'opération dépend trop du logiciel de conrôle de ton routeur pour pouvoir te détailler l'opération. Lis donc la doc fournie avec.

Au tour de Transmission

Désolé, débrouille-toi avec la doc de ton client bittorrent pour reproduire la même chose si tu ne peux pas (veux pas) installer Transmission.

En tout premier lieu allons faire un tour sur les options. Bien entendu, tu mets ce que tu veux dans "Utilisateur" et "Mot de passe".


Maintenant, après le petit dej' et juste avant de partir au boulot, allume ton ordi et lance Transmission. Mets immédiatement les transferts en "Pause". Le but du jeu étant qu'il ne faut absolument pas que tu sois chez toi lors du téléchargement.

Une fois arrivé au boulot, assure-toi que quelques collègues et surtout ton boss ont noté ta présence.

Après t'être éventuellement assuré d'un coup de téléphone qu'il n'y a personne chez toi, tu te jette sur le premier ordinateur qui se présente (le tien ?), ouvrir ton navigateur et te propulser à l'adresse "http://10.11.12.13:9000". Bien sûr, tu remplaces "10.11.12.13" par ton adresse IP externe notée plus haut.

Une fois que tu as répondu à la demande de nom d'utilisateur et mot de passe, voilou... L'écran ci-dessous ne nécessite pas de commentaire. Tu prend le contrôle de Transmission comme si tu étais à la maison.




N'oublie pas de remettre tout ça en pause avant de rentrer à la maison et apprécier le résultat.

Merci qui ?

dimanche 1 février 2009

Gaza, ça fait vendre coco


Bon, je l'admets, je provoque un tantinet avec ce titre. Mais ne vous attendez pas à lire une prise de position pour un camp ou un autre dans ce petit billet. Le conflit du moyen orient (tm) et tout le bruit qu'il y a autour (couverture médiatique, prises de position, mobilisation publique, etc...) mettent une fois de plus en valeur le fait qu'il y deux poids et deux mesures dans la médiatisation des conflits et grands malheurs de ce monde.

Juste un petit rapel : Il y a une région africaine qui s'appelle le Kivu, située à cheval entre le Rwanda et le Congo (ex Zaïre). Les divers conflits tribaux qui ensanglantent la région, attisés par les richeses minières du coin, on fait la bagatelle de 4 millions de morts depuis 1996. Ce chiffre gigantesque est une estimation vraisemblable puisque aucun décompte réel ne peut être effectué au vu du bordel ambiant, les ONG ayant le courage de venir au secours des populations n'ayant pas les moyens de leur mission.

Bref des massacres de grande ampleur qui feraient passer le conflit Israël-Hamas pour une rixe un tantinet énervée entre voisins mal lunés. Car au rythme actuel, il y aura eu autant de morts au Kivu ce dernier week-end que dans la bande de Gaza depuis le début de l'opération "plomb durci".

Bien entendu, ceci n'est pas trop couvert par les journalistes, vu que la région manque d'hotels avec draps propres, eau, électricité et accès Internet ne courent pas les rues. Je n'ai également jamais entendu parler d'une quelconque mobilisation populaire et prises de position de nos médiatiques droidlhommistes patentés en faveur des populations matryres de ces régions dont personne n'a entendu parler.

Alors quoi ? C'est un histoire de nègres qui se tapent dessus ? C'est un ingérence inadmissible dans le droit des peuples africains à s'entre-massacrer ? C'est trop loin de chez nous ?